Billet 1995-07-08
Au sujet des analyses financières développées qui visent les SEML, ci-après quelques commentaires.
Les objectifs de l’analyse
Il convient, en premier lieu, de s’interroger sur les objectifs poursuivis au moyen de l’analyse financière des SEML. Il peut être supposé qu’il s’agit, pour l’essentiel, de mesurer les risques d’un crédit ou d’un ensemble de crédits consenti à une telle société. Mais il peut aussi s’agir d’avoir une vision d’ensemble de la SEML pour une prise ou un suivi du risque d’actionnaire ou bien encore de connaître les engagements des collectivités territoriales actionnaires et clientes de la société.
Il est bien évident que la connaissance précise des objectifs poursuivis par les analyses de la situation financière des SEML est seule à même d’en déterminer les modalités ainsi que l’étendue.
Le contenu de l’analyse
La réalisation d’une analyse financière suppose, d’un point de vue pratique, l’exécution de tâches matérielles successives et organisées sur la base de données et informations précises. Il s’agit, par cette démarche, de parvenir à une opinion d’autant plus raisonnable qu’elle aura été argumentée tout au long de son déroulement.
La démarche de l’analyse financière
Il semble que toute analyse financière suppose le respect d’une démarche organisée adaptée à l’activité de chaque société.
Pour ce qui concerne les SEML d’aménagement, il convient, à notre sens, de procéder à l’examen et au traitement des questions suivantes :
– distinction entre fonctionnement et opérations ;
– analyse précise, pour chacune des opérations de la société, de son mode juridique d’intervention de sorte qu’il soit possible de distinguer opérations propres et opérations pour compte, étant précisé qu’une opération pour compte peut comporter un risque pour la SEML (par exemple participation de la SEML au résultat d’une concession d’aménagement) la transformant partiellement en opération propre ;
– examen de la traduction comptable des opérations et du fonctionnement de la société de façon à comprendre tant la formation du résultat que la structure du bilan ;
– élaboration d’analyses prospectives tant des opérations que du fonctionnement ;
– enfin appréciation de la situation financière de la société.
Bien entendu, une telle démarche sera d’autant plus lourde dans sa mise en oeuvre que la taille de la société sera plus grande.
Organisation des dossiers
Si l’on s’inscrit dans une logique de suivi et d’analyse pluriannuelle de plusieurs SEML, il serait utile de décomposer les données et informations utilisables entre celles :
– à caractère permanent, comme par exemple la composition du capital, la liste des contrats d’opérations et leur analyse, l’état des crédits consentis…
– à caractère annuel, telles le chiffre d’affaires d’opérations, la formation des résultats, le volume de crédits mobilisé ou remboursé…
La simple organisation de ces données et informations – inspirée de ce que pratiquent les experts-comptables et les commissaires aux comptes – suppose l’élaboration tant d’un dossier type que de son mode d’emploi précis. Pour autant et en raison de la diversité qui existe dans les SEML, sa confection nécessitera un volume de travail important avant même qu’il soit directement exploitable pour apprécier leur situation financière.