« Art. 23 – Liberté de stipuler l’intérêt du prêt d’argent ; cela se pratique en plusieurs provinces. L’argent monnayé est matière et marchandise, en même temps qu’un signe d’échange et de valeur. Pourquoi laisser, à cet égard, toujours la loi en opposition avec l’usage ? La conscience aux prises avec le besoin ? Pourquoi donner lieu, par là, à une sorte d’usure en se faisant payer d’avance, de la part du prêteur, des intérêts qu’il ne peut légalement stipuler ? Il y a trop longtemps que le préjugé se trouve, en cela, en contradiction avec la raison. Il convient donc de solliciter une loi qui autorise dans le prêt une stipulation d’intérêt au taux légal. »
Extrait du cahier des doléances de l’assemblée de la Sénéchaussée de Beaujolais, arrêté le 19 mars 1789. Cahiers de doléances du Beaujolais pour les états généraux de 1789, publiés par le conseil général du Rhône à l’occasion du 150e anniversaire de la révolution française – Introduction et notes par Claude Faure, Docteur ès lettres, archiviste en chef du département.